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26.06.2025

Paquet de printemps du Semestre européen

Le 4 juin, la Commission européenne a publié son « paquet de printemps » du Semestre européen, l’exercice annuel de coordination des politiques économiques et sociales des États membres de l’UE. Cette année, l’accent est mis sur la compétitivité, conformément aux priorités de la Boussole de l’UE pour la compétitivité, mais aussi sur la défense, la Commission ayant recommandé l’activation de la clause dérogatoire des règles du pacte de stabilité et de croissance afin de permettre aux États d’entreprendre des investissements qui pourraient atteindre au moins 800 milliards d’euros dans les prochaines années.

Sur le volet macroéconomique, l’économie européenne devrait, malgré les incertitudes sur le plan géopolitique, continuer de croître, bien qu’à un rythme modéré. Dans le même temps, les perspectives budgétaires indiquent une légère augmentation du déficit public et des ratios d’endettement, après la forte réduction enregistrée ces deux dernières années.

En matière de politiques sociales et d’emploi, la priorité reste, comme l’an dernier, axée sur le développement des compétences et l’éducation. En dépit d’un taux d’emploi historiquement élevé (75,9% fin 2024), le défaut d’inclusivité du marché du travail demeure un défi persistant. En outre, l’UE et ses États membres sont encore loin d’atteindre les objectifs du plan d’action du Socle européen des droits sociaux (SEDS) en matière de réduction de la pauvreté et d’accès à la formation. La Commission recommande ainsi aux États membres de mettre en place des systèmes de protection sociale, d’inclusion et de retraite adéquats et efficaces ainsi que de favoriser l’accès à des logements abordables et aux services sociaux. Elle souligne par ailleurs le caractère essentiel du SEDS pour façonner une Europe inclusive et mentionne l’adoption du nouveau plan d’action, qui sera complété par une stratégie européenne de lutte contre la pauvreté.

S’agissant de la France, les recommandations concernent les problèmes de pénuries de compétences, d’inégalités dans l’enseignement et de pauvreté infantile. En effet, le constat est que les risques de pauvreté et d’exclusion sociale se sont considérablement aggravés ces dernières années (20,5% en 2024), en particulier chez les enfants, avec un taux supérieur à la moyenne de l’UE (26,2%). Cette tendance, qui va à l’encontre de la tendance générale à la baisse dans le reste de l’UE, s’expliquerait par les inégalités dans l’accès à l’éducation, un soutien insuffisant à l’emploi et une forte transmission intergénérationnelle de la pauvreté.

Pour en savoir plus : https://commission.europa.eu/publications/2025-european-semester-spring-package_en