REIF Info
15.06.2018

La confiance dans l’Europe : nouvelle forme de rareté ?

La confiance dans l’Europe : nouvelle forme de rareté ?

D’après un récent sondage Eurobaromètre publié le 14 juin 2018, la confiance dans l'UE est en hausse et a même atteint son niveau le plus élevé depuis l'automne 2010. Cette donnée peut sembler quelque peu paradoxale. Elle semble contredire le contexte tendu entre partenaires européens et la montée des forces politiques eurosceptiques. Que traduit cette apparente discordance entre l’appréciation positive de l’UE par les citoyens européens et la montée en puissance d’un discours anti-Bruxelles ?

Les consultations citoyennes, organisées dans toute l'Europe depuis avril et jusqu’à octobre 2018, devraient rapidement venir confirmer ou infirmer la confiance des citoyens dans l’UE. On peut s'interroger sur l’objectif de ces consultations à l'approche de la campagne électorale européenne de mai 2019 ... S'agit-il de glorifier l'UE en vue de l'échéance électorale ? La restitution européenne des travaux, prévue en décembre 2018, pourrait donner lieu à des propositions ambitieuses, inattendues et surtout concrètes.

Mais avant cette échéance, d’autres choix stratégiques, et non des moindres, devront être actés par les chefs d’Etats et de gouvernement réunis en Conseil les 28 et 29 juin prochain : la réforme du Système européen commun d'asile, la poursuite des discussions sur l’accord de retrait du Royaume-Uni et un sommet de la zone euro pour s’entendre sur la réforme ou non de l’Union économique et monétaire  (UEM)…

Le discours fleuve de refondation de l'Europe du Président de la République française, prononcé au Parlement européen le 17 avril dernier, semble déjà loin... Le concept de souveraineté européenne brandi par Emmanuel Macron semble avoir provoqué peu d’émules parmi les voisins européens. En effet, quid des réformes de l’UEM ? Du budget de la zone euro ? De la création d'un Ministre des Finances de la zone euro ? Le Président français semble bien isolé, l’Allemagne n’ayant pas pris de position claire et une alliance offensive menée par le Premier ministre libéral néerlandais et composé majoritairement d’Etats scandinaves, nordiques et baltes s’est déjà clairement positionnée contre une quelconque réforme de l’UEM sans maîtrise du déficit et de la dette.

La marge de manœuvre française est étroite, d’autant plus que le conflit entre les partenaires CDU-CSU de la coalition allemande sur un autre sujet non moins stratégique, les flux migratoires

et les réfugiés, est latent. En effet, la chancelière allemande est pressée par son allié bavarois, la CSU, à freiner les flux migratoires des réfugiés politiques, qui lui a laissé un délai de deux semaines pour trouver un compromis sous peine de chute de la coalition.

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